Le but du Collège étant d’actualiser les enseignements de la nouvelle fraternité rosicrucienne, elle invite chacun de ses membres à s’exprimer dans la discipline qu’il connaît le mieux. Pour cela, des ateliers se forment dans les domaines suivants : médecine (en premier lieu : prophylaxie), sciences de la communication (en divers ateliers : technologies numériques, théorie mathématique de la communication, sémantique générale, psychologie), économie, écologie, histoire, religions, kabbale, symbolisme, géobiologie, radiesthésie, astrologie (occidentale et ba-zu) pour n’en citer que quelques-uns. L’objectif n’étant pas de donner, dans les neuf degrés qui composent une fraternité rosicrucienne, une connaissance encyclopédique, mais de permettre à chacun de se développer humainement, spirituellement et socialement afin de trouver sa place dans la société que nous construisons ensemble.

C’est cette volonté de permettre à chaque membre de la fraternité d’accroître ses connaissances et, à travers elles, de devenir un élément sain dans une société que nous voulons aussi équilibrée que possible, qui nous rapproche des pythagoriciens.

Le texte suivant est extrait de “Manifeste 2023 : résurgence de la rose+croix” pages 62-64.

Pythagore (de – 580 à – 495 environ) est contemporain de Lao-Tseu (571-531 avant JC), de Confucius (551-479 avant JC), du Bouddha Çakyamouni (11e – 5e siècle avant J.C.) et probablement de Zoroastre (vers – 628 — – 551, mais entre le 15e  et le 11e siècle avant JC selon certaines études). Par bien des points ces philosophies religieuses se ressemblent, notamment dans la recherche de l’harmonie et dans le désir de fournir une voie de réalisation personnelle (Tao Te King — dàodéjīng en Pinyin —, titre de l’ouvrage attribué à Lao-Tseu, signifie Livre de la Voie et de la Vertu). 

Pythagore n’a laissé aucun écrit de sa main. Ses hagiographes nous ont appris qu’il a étudié auprès des prêtres Égyptiens et Mésopotamiens, à une époque où les échanges internationaux entre la Grèce, l’Égypte, la Perse et même l’Inde étaient plus intenses qu’on ne se l’est imaginé pendant longtemps. Son école a survécu à Pythagore plusieurs siècles, influençant par la suite Platon et Plotin, si bien qu’il est difficile de définir une idéologie pythagoricienne précise, tant les influences ont été nombreuses entre Pythagore et Plotin, soit durant près de 8 siècles. 

On a retenu son mépris du système démocratique, partagé par Platon, au contraire d’Aristote. Ce n’est pas la démocratie que critiquaient les pythagoriciens, mais le mode de sélection qui permettait à une majorité inculte et influençable de choisir ses dirigeants parmi des hommes avides de pouvoir et prêts à toute promesse mensongère et à tout népotisme pour arriver à leurs fins. Les pythagoriciens étaient par conséquent défenseurs de l’éducation, et d’une aristocratie (un gouvernement confié aux meilleurs plutôt qu’au peuple, du grec aristoi, qui signifie meilleurs). Pourtant, le pythagoricien Archytas de Tarente (vers – 435 — -347), proche ami de Platon dont il fut sans doute autant le disciple que le maître, gouverna neuf années la cité démocratique de Tarente, un record pour cette cité. Mais sa population, acquise à la pensée pythagoricienne, choisissait ses dirigeants pour leurs compétences. C’est bien la preuve que la philosophie pythagoricienne ne s’oppose pas à la démocratie, mais au contraire l’enrichit.

On retiendra aussi chez les pythagoriciens, bien sûr, la place accordée aux mathématiques et plus généralement à la connaissance scientifique ainsi que, du moins à l’époque de Pythagore, une organisation en degrés de la Fraternité. Sur le plan de la nourriture, une aversion pour la mort ou la souffrance animale qui les amenait le plus souvent à adopter une nourriture végétarienne, ainsi que certains interdits qui nous paraissent aujourd’hui curieux, comme celui de ne pas manger de fèves.

Pythagore est-il à l’origine d’une résurgence d’un mouvement que nous appellerions aujourd’hui rosicrucien ? Nous n’en avons pas de preuve. Il est certain, néanmoins, que les rosicruciens se sont inspirés de la pensée pythagoricienne, en particulier de la science des nombres et de la métaphysique de Pythagore, ainsi que de la progression en degrés. Le végétarisme y est souvent prôné, mais sans dogmatisme puisque la liberté individuelle reste au centre de leur pensée. Mais n’ont-ils pas seulement puisé à la même source puisque, selon la tradition, Pythagore aurait été initié en Chaldée et en Égypte ?

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Le Collège Invisible de France a défini les bases de son travail pour les années à venir dans un ouvrage intitulé Manifeste 2023 : résurgence de la Rose-Croix*. Si vous souhaitez vous investir dans cette construction, vous trouverez dans cet ouvrage un cadre présentant la pensée rose-croix telle qu’elle s’est développée au cours des siècles, et la façon dont elle pense devoir s’intégrer dans le monde d’aujourd’hui. Vous trouverez sur ce site de nombreux extraits de cet ouvrage.

Bienvenue au Collège Invisible de France.

*Éditions Aquilonia, 2023  

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